Le protocole en cas de piqûre de tique en France n'est pas de donner des antibiotiques en prophylaxie, à la différence de ce que peut préconiser le Dr Burrascano aux E-U-A dans ses Guidelines.
J'ai questionné la semaine dernière un médecin spécialiste au CHU de Rennes qui m'a dit conseiller la prophylaxie uniquement chez les enfants et les femmes enceintes (risque non négligeable de contamination in utero).
Quelques clefs pour la suite:
- quand on a vu sa (ses) tiques, l'enlever "proprement" sans lui appuyer sur l'abdomen (risque accru de régurgitation des bactéries et d'infection). 1) avec un tire-tic (voir
http://www.otom.com/ ) disponible en pharmacie; 2) avec le bout d'une paille posée sur la tique (la tique à l'intérieur), faire coulisser un fil noué autour de la paille et resserrer le noeud doucement au plus près de la peau, autour du rostre de la tique, puis tirer à la verticale de la peau lentement jusqu'à la décrocher (méthode lue sur
http://www.canlyme.com/prevention.html peut nécessiter un aide selon l'endroit de l'attachement); 3) avec une pince à épiler à
mors fin, attraper la tique au ras de la peau et tirer lentement à la verticale de la peau jusqu'à la décrocher.
- reconnaître si la tique est une nymphe (environ 2mm) ou un adulte plus grand (
http://www.oeghmp.at/eucalb/images_entomology.html ). Les nymphes sont moins contaminées que les adultes (nymphes = 5 à 10% en Bretagne par exemple selon mon spécialiste rennais).
- estimer la durée d'attachement, plus elle est longue et plus le risque de régurgitation et d'infection est important. Si attachement inférieur à 24h, risque faible, mais bien sûr pas inexistant. Si on ne sait pas quand on les a choppées, essayer de se rappeler de sa dernière sortie en bois/forêt/herbes hautes, champs fauchés, broussailles, où l'on a été en contact avec la végétation, c'est leur habitat préféré...
- se souvenir en cas d'apparition ultérieure de symptômes qui évoquent Lyme, que l'on a été piqué par une tique (date, nombre de tiques, nymphes/adultes, durée d'attachement présumé).
- en cas d'apparition d'érythème migrant, en prendre une photo car c'est le signe clinique par excellence de cette maladie, ça peut toujours servir de preuve ensuite pour les médecins incrédules.
- faire une sérologie qq semaines (quelle est la meilleure durée?) après la piqûre me paraît une idée de bon sens d'autant plus si les risques sont importants (durée>24h, adulte). La première sérologie effectuée est un ELISA, puis si positif un Western Blot (protocole en France à ce jour, voir rubrique sérologies du forum). L'ELISA sur Lyme est sujet à des faux négatifs (i.e. l'infection n'est pas vue par le test).
- en prophylaxie ou pour une primo-infection, l'amoxicilline est souvent prescrite pour son large spectre (co-infections), 10 à 21 jours (je ne sais pas ce qui permet de choisir entre 10 ou 21...).
Il faut savoir qu'en mai et juin, c'est l'explosion et l'on peut trouver jusqu'à 500 nymphes au mètre carré dans leur habitat préféré...